Seconde main : 4 concepts cool pour consommer de la fripe stylée

Boudée jusqu’à il y a quelques années, la seconde main jouit aujourd’hui d’une image très positive. En effet, si elle permet d’accéder à des vêtements et chaussures à petit prix, elle présente aussi l’intérêt non négligeable d’avoir un coût zéro pour l’environnement. On ne jette plus, on vend ! On n’achète plus neuf, on achète d’occasion ! Et pourquoi pas ? À Lyon, de nombreuses boutiques et marques se spécialisent aujourd’hui sur ce créneau. Parce qu’il n’y a pas que Vinted, dans la vie ! Une aubaine pour les amoureux de mode et de bonnes affaires…

Clothe2Me, c’est la friperie des soeurs Mathilde et Manolie. Pour constituer leur stock, elles ont enfourché leurs vélos et sont allées dénicher les plus beaux vêtements et chaussures qui dormaient dans les placards des Lyonnaises. Objectif : trouver des pépites, et donner le reste au Foyer Notre-Dame des Sans-Abris. Aujourd’hui, elles cumulent plus de 5000 pièces dont on peut voir une sélection dans leurs belles boutiques, dont l’une est située à deux pas de la place Bellecour et l’autre à Sainte-Foy-lès-Lyon.

Sur leurs portants, on trouve des pièces contemporaines, basiques ou de caractère. « Le principal, c’est que le vêtement nous parle », explique Mathilde, qui précise que sa sœur a travaillé comme acheteuse pour des maisons comme Paule Ka ou Kenzo avant de se lancer dans cette aventure. Tout est classé par taille mais aussi par catégorie. Car Clothe2Me s’adresse à tout le monde ! Si l’on trouve ici des vêtements pour femmes à partir de la taille 34, on dégote aussi des pièces pour hommes et pour les enfants, de la naissance à 14 ans.

Côté marques et matières, on trouve de tout. Pas question de jeter des pièces en polyester : puisqu’elles existent désormais, autant les réemployer ! Le jour de notre visite, une paire d’escarpins Chanel côtoyait des sandales Primark, tandis que des robes Maje et Gap se mêlaient à celles venues de chez Zara ou H&M.

Globalement, les prix sont doux chez Clothe2Me, puisque tout est proposé avec une remise oscillant entre -60 et -80 % sur le prix du neuf. Des soldes sont également proposées en saison, afin de faire un peu de place sur les portants. En boutique, comme dans tout bon concept store qui se respecte, on découvre régulièrement des accessoires et bijoux de créateurs, neufs cette fois.

Bon à savoir : la sélection présentée en boutiques tourne très régulièrement, pour faire vivre un maximum de pièces issues du trésor constitué par les sœurs. Si vous avez une envie particulière ou un besoin spécifique (vêtements de grossesse ou d’allaitement, par exemple), passez-leur un coup de fil pour demander à Mathilde et Manolie de vous préparer une sélection ! Leur stock regorge de pièces qui pourront vous convenir.

L’une des dernières adresses seconde main à avoir ouvert à Lyon ? Suzanne en ville, une friperie dont la déco est à l’image de la sélection de vêtements et accessoires, fun, pop et colorée !

Benoît, le fondateur, a travaillé dix ans dans la fast-fashion : “Je me suis rendu compte que mon métier n’était plus aligné avec mes convictions écologiques et j’ai créé Suzanne en ville.” Après avoir participé à nombre d’événements incontournables à Lyon, comme le Marché de la Mode Vintage, et organisé des pop-up stores, c’est dans les pentes, dans un quartier où chineurs et chineuses ont leurs habitudes, que Benoît a posé ses valises. “Je souhaitais créer une boutique lumineuse avec des portants bien rangés, loin du cliché de la friperie sombre et surchargée qui freine beaucoup de monde !”, explique-t-il.

Sur les portants parfaitement organisés (les pulls avec les pulls, les chemises avec les chemises), les vêtements sont mixtes pour laisser à chacun et chacune la liberté totale de s’habiller à son goût. On trouve chez Suzanne en ville une belle diversité de pièces, anciennes ou actuelles, et un vaste choix de tailles pour satisfaire le plus de morphologies possibles. Chaque pièce est chinée amoureusement et localement par Benoît puis lavée en partenariat avec une entreprise solidaire.

La boutique comprend également un espace upcycling qui met chaque mois en lumière de nouvelles marques éco-responsables et propose une gamme de t-shirts basiques “Suzanne”, brodés à Lyon et réalisés en coton bio.

Et Benoît ne manque pas d’idées : il aimerait créer un espace dédié à la mode circulaire qui comprendrait une friperie, un espace couture et un café. Affaire à suivre !

Aussi qualifiée d’économie circulaire, la seconde main consiste à donner une deuxième vie à un vêtement déjà porté ou utilisé … car “un vêtement n’est pas un produit jetable, tous les produits ont droit à une seconde chance !” selon Amélie, fondatrice de Secand. Ce concept, nouveau à Lyon, de vide dressing permanent nous vient tout droit des pays scandinaves. Située au cœur du quartier Jean Macé, Secand est une boutique de seconde main dont l’originalité tient dans son fonctionnement : le “rent a rack” autrement dit la location de portants de sa boutique à la semaine, et à destination des particuliers. La boutique, qui reprend les codes du neuf, propose du prêt-porter homme, femme et enfant ainsi que de l’accessoire issus d’une grande variété de marques, de 2€ à 650€. 

L’objectif ? Satisfaire toutes les morphologies, tous les styles et tous les budgets.

La rotation des dressings est régulière, il ne faut donc pas hésiter à venir au moins deux fois par mois pour dénicher vos futures pépites de seconde main. Secand propose également quelques articles de créateurs locaux, minutieusement sélectionnés, pour compléter vos paniers mode.  

La boutique offre un espace de 11m2 dédié à de l’événementiel éphémère et disponible pour différents projets : ateliers thématiques, vide-dressings privés, espace de travail, pop-up … et bien d’autres encore.

Le petit plus ? Secand est kids friendly, pour les parents qui souhaitent shopper en toute tranquillité … malin 😉

Amélie désire véritablement agiter les consciences dans le but d’éduquer ses clientes, acheteuses ou vendeuses, à une nouvelle manière de s’habiller et de consommer la mode. 

Boutique en ligne et marque de seconde main, Bisart fait dans l’upcycling. Son credo : faire revivre des pièces vintage en les rendant tout à fait uniques. Pour cela, Bisart commande des œuvres inédites à des artistes contemporains, les sérigraphie sur un rectangle de drap blanc (chiné bien sûr !) et les coud à la main sur le vêtement. Ce sont ces patchs, numérotés et signés par l’artiste, qui font l’allure si désirable de la mode Bisart…

Avec sa démarche originale, la marque défend à la fois les associations (beaucoup de pièces viennent de centres de tri Emmaüs), la génération actuelle d’artistes (rémunérés pour leur travail) et l’artisanat. Ici, pas de fast fashion ! Tous les vêtements proposés à la vente sont de belle facture (blousons en jean des années 70 aux années 2000, vestes de travail chinées au Puces du Canal, sweats en coton épais, vestes de costume made in Europe ou USA…). Théo Wack, le fondateur, est un amoureux des savoir-faire. C’est lui ou son équipe qui, en personne, sérigraphie chaque œuvre dans l’atelier lyonnais Unique en série (situé à deux pas de ses bureaux lyonnais) et s’occupe de la couture. L’ambition : faire au plus local !

Pour commander un vêtement Bisart, rendez-vous sur le site web. On peut y choisir l’œuvre de son choix (dans la mesure des stocks disponibles puisque chacune est éditée en série limitée) à faire coudre sur le vêtement que l’on souhaite. Le simulateur est hyper bien fait ! On retrouve aussi quelques pièces Bisart en boutique dans des friperies ou concept stores comme Exib et Le Spot (Rue Puits Gaillot), ainsi que lors d’événements comme le Marché de la mode vintage. On n’oublie pas de suivre la marque sur son compte Instagram pour être informé des nouvelles collabs, de tous les événements et des nouveaux points de vente.